Castelnau-le-Lez
Le Kiasma

Jardins publics

Pep Agut

— En partenariat avec la Ville de Castelnau-le-Lez
Du 18 janvier au 29 février 2024
— Vernissage mercredi 17 janvier 2024 à 19h00

En 1997, invité à la galerie du Frac, l’artiste espagnol Pep Agut propose une installation globale et évolutive qui rend visibles les limites de la vision et de la représentation à travers un espace à expérimenter. Photographies, peintures, textes, sculptures et objets composent cet ensemble intitulé Jardins publics, qui a depuis intégré la collection, pour aujourd’hui être réactivé au Kiasma.

La source de cette installation est liée au célèbre tableau de Gustave Courbet, La Rencontre, conservé au musée Fabre à Montpellier. D’un point de vue conceptuel, l’artiste retient le désaccord du peintre avec l’académie concernant l’utilisation de couleurs jugées trop réalistes. Dans l’exposition inaugurale, on retrouve le vert si cher à Courbet, sous forme de pigment répandu au sol sur une moitié de la toile recouvrant la totalité de la surface de la galerie, l’autre moitié restant immaculée. Au mur, une lettre de Courbet, initialement destinée au collectionneur Alfred Bruyas, est ici adressée au conservateur du musée Fabre, et décrit les déconvenues du peintre face aux exigences matérielles et sociales.

Durant le temps de l’exposition, les pas des visiteurs vont disperser le pigment sur l’étendue de la toile disposée au sol. Ce qui peu à peu crée un tapis vert qui renvoie bien sûr à l’espace commun des jardins publics et permet aussi à chaque spectateur de participer au geste de l’artiste. À l’issue de l’exposition, la toile fût découpée, puis tendue sur châssis. Aujourd’hui, la collection conserve 180 toiles au format identique (celui des portraits classiques), deux artefacts de chaise, des photographies, quelques phrases sur ruban Dymo, la lettre et une brosse.

Pep Agut réinvestit la peinture, se joue des normes et met en avant la contemporanéité des questions modernistes. Il défend l’idée que l’art a une place et un « rôle » à jouer dans la société. Son travail rapproche l’art contemporain d’une forme de réalité, aux considérations sociales et politiques, sans négliger l’appartenance à l’histoire de l’art occidental.

L’œuvre invite à la traversée et renvoie le spectateur à sa position de sujet en constante expérimentation. Un scénario invisible peut ainsi s’écrire à partir des mots de l’artiste : « Mon ombre est un mur, la tienne un miroir. »

Céline Mélissent, responsable de la programmation hors les murs

— Infos pratiques
Le Kiasma
1, rue de la Crouzette à Castelnau-le-Lez
Entrée libre
Du mardi au vendredi de 14h à 18h
Le samedi de 9h à 12h30
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