Si Andy Warhol a initié les liens entre arts plastiques et musique pop, la tendance a perduré, pour se répandre largement aujourd’hui. Depuis les années 90, la transdisciplinarité s’est généralisée et la séparation entre « high » et « low culture » n’est plus qu’un lointain souvenir. Abolissant les frontières, les artistes se sont ainsi appropriés tous les champs possibles d’expression, pochettes de disques, clips, manipulations des images, culture du mix, « sampling », etc.
Dans cette exposition, l’interaction des arts visuels et de la musique se joue à différents niveaux, sous différentes formes, il y a à voir, à entendre et à expérimenter. A travers ses œuvres Fiona Banner réveille les démons américains de la guerre du Vietnam ; alors qu’en contrepoint l’univers pop de Hsia Fei Chang renvoie à un imaginaire teinté d’exotisme et de couleurs acidulées ; Edouard Boyer rassemble une collection de publicités, de pochettes de disques et de badges, laissant deviner les liens qu’entretiennent art, économie et politique ; en triturant image et son, Pipilotti Rist déconstruit les stéréotypes du clip ; tandis que Graham Gussin occupe l’espace avec un son minimal et panoramique évoquant un voyage ; quant à Rolf Julius, il propose d’écouter autrement, intimement. Reste à suivre la proposition des Beatles :
He bag production he got walrus gumboot
C’est un sac d’inventions, il a des bottes en peau de morse
He got Ono sideboard he one spinal cracker
Il a Yoko Ono à ses côtés, il est complètement disjoncté
He got feet down below his knee
Il a des pieds en dessous de ses genoux
Hold you in his armchair you can feel his disease
Installe-toi dans son fauteuil, tu pourras ressentir tous ses maux
Come together right now over me
Rassemblez-vous tous, maintenant, avec moi
The Beatles, Come Together, (extrait), Abbey Road, 1969
