Narbonne
Lycée Docteur Lacroix

Alchimie poétique

Joël Bartoloméo, Samuel Buckman, Daniel Dezeuze, Caroline Froissart, Jean-Michel Othoniel, Aurélie Piau

Du 22 septembre au 22 octobre
— Vernissage Mardi 21 septembre 2021 à 12h30

Une exposition en référence au poète Charles Baudelaire et à son processus alchimique de création qui transmute le réel en sujet artistique. Les artistes dont les œuvres sont réunies ici, procèdent tous à leur manière à la recréation d’une réalité à partir de ce que détruit ou efface le réel, nous invitant ainsi à sentir, à penser autrement, l’autre et le monde.

Arrachée, détournée de sa fonction, la Porte de Daniel Dezeuze est tranchée, incisée, calcinée. Sa surface porte les stigmates d’événements violents. Traces, que l’on peut lier au rituel, mais qui affirment surtout l’intérêt de l’artiste pour l’écriture comme mode d’appréhension du réel. La question du matériau-support se déplace alors vers ce qui fait langage et culture.
Plus loin avec Samuel Buckman, ce sont de simples tréteaux en bois désossés qui deviennent élément de langage. L’énergie et la gaieté de l’interjection associées à la forme chaotique marquent une distance ironique et contribuent à amplifier le jeu des résonances entre matière et réalité.

Avec la vidéo autobiographique de Joël Bartoloméo, les mots et les images se chargent d’irrationnel et d’émotions. Le réel traverse le langage, de manière crue et désespérée. Comme pour exorciser l’expérience douloureuse de l’âme humaine par le travail artistique.
Dans une veine surréaliste et non plus réaliste ou documentaire, l’œuvre de Caroline Froissart est posée dans un coin de l’espace d’exposition. Humour noir, humeur et laideur, hyperbole et répétition se combinent pour réorganiser la vie en poésie à partir de la matière de la mort.
Jean-Michel Othoniel affectionne également les métaphores surréalistes. Dans Trois étoiles, Passe au Fumoir, il ne reste du corps qu’une dépouille et du soufre. À ce passage d’un état physique à un état immatériel se substitue la mort, implacable, comme à nouveau une tentative d’exorciser les angoisses existentielles.  Le soufre est l’élément propre aux métamorphoses et aux transmutations.
Pour finir l’exposition, la peinture d’Aurélie Piau joue avec les mots/maux et les peurs de notre société. Pour elle, « L’art rend le monde vivable comme une surprise que je déballe tous les jours au milieu d’un champ de mines. » Dans un gai désespoir, la tragédie côtoie la comédie, une manière de traduire l’indissociable lien entre le beau et le laid, la fragilité de la vie et les chocs du réel, l’art et le politique, de recomposer par la peinture un monde complexe et parfois chaotique.
Comme l’affirme E. Kant, « L’art n’est pas l’expression de belles choses, mais la belle expression des choses. »

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Lycée Dr Lacroix
Rue Gay-Lussac à Narbonne
Horaires d’ouverture : lundi et mardi de 8h à 17h ; mercredi et jeudi de 8h à 12h et de 13h à 17h ; vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h.
— Contact au lycée : Paul Rouffia, documentaliste

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