La Papoterie du mercredi constitue un moment de partage intergénérationnel qui réunit régulièrement des résidentes et résidents de l’Ehpad Françoise-Gauffier et des enfants du centre de loisirs du quartier, pour des temps de rencontres et d’échanges durant lesquels chacun·e discute, s’informe et débat de sujets de société.
Pour cette première Papoterie imaginée avec le Frac, le débat portera sur la transmission entre différentes générations avec pour point de départ la projection du film de l’artiste Le Gentil Garçon, Chronique du monde d’avant, présentée par Gaëlle Saint-Cricq, responsable du service des publics.
Le film du Gentil Garçon réinterprète la pratique traditionnelle du kamishibai. Il est basé sur un conte imaginé durant une résidence de l’artiste à la Villa Kujoyama à Kyoto et interprété par un des derniers conteurs traditionnels de cet art, Tadashi Sugiura alors âgé de 81 ans et vivant à Osaka. Le kamishibai – théâtre de papier – est un genre narratif japonais basé sur des images peintes que l’on fait défiler au fil d’une histoire en les retirant successivement d’un petit théâtre de bois. C’est un art populaire qui s’exerce traditionnellement dans l’espace public ; le film du Gentil Garçon a d’ailleurs été diffusé plusieurs fois dans un dispositif ambulant construit à l’arrière d’un vélo sur le modèle de ceux utilisés par les conteurs.
Chronique du monde d’avant prend la forme d’un dialogue entre Tadashi Sugiura et un groupe d’enfants spectateurs qui l’interrogent en chœur depuis un futur qui a oublié notre présent. L’histoire évoque un « monde d’avant », avant que l’homme n’ait eu les moyens de le mettre en péril. Inspiré par ce qu’il a vécu au Japon alors qu’il y séjournait quelques mois seulement après la catastrophe de Fukushima, Le Gentil Garçon réalise une fable existentielle et écologique sur la perte de l’innocence qui agit comme une épiphanie. Composé comme un millefeuille, le film ouvre de nombreuses pistes interprétatives. Il peut être compris comme une allégorie de la transmission et de l’organisation des savoirs, il fonctionne comme un imagier où les êtres et les choses sont systématiquement nommés et classés : les chiffres, les couleurs, les formes, les saisons, les animaux, les astres, les phases de la lune, etc. Cette variété des motifs est contrebalancée par le retour constant de la figure du cercle incarnée de multiples façons : disque d’or, atome, zéro, lune, roue de torri, soleil, galette de riz. Le film lui-même a une structure circulaire puisque sa dernière image coïncide avec la première.
— Informations pratiques
Ehpad Françoise-Gauffier à Montpellier
Pass’âge des Arts, tiers-lieu culturel et intergénérationnel
135, rue André Puig-Aubert
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