Le Frac OM et le théâtre des 13 vents poursuivent leur compagnonnage en exposant dans le théâtre les œuvres d’artistes d’aujourd’hui.
C’est Sylvain Fraysse qui inaugure cette programmation avec l’exposition Garden of the Numb, en référence à un morceau du groupe de rock anglais Fat White Family, dont le vernissage aura lieu lors de la présentation de saison. Ce soir-là, un nouvel accrochage des œuvres de Sylvain Fraysse sorties de la collection du Frac – la série Rust Never Sleeps -, sera mis en lumière (ou en silence) par une installation inédite de l’artiste intitulée Qui veut se souvenir. L’exposition sera visible en entrée libre chaque soir de représentation.
Pour participer au vernissage le soir de la présentation de saison, il est conseillé de s’inscrire (en cliquant ici !).
Qui veut se souvenir est une installation constituée de néons led et d’un dispositif électronique convertissant de manière inversement proportionnée l’intensité sonore en intensité lumineuse. Plus l’intensité sonore est forte, plus l’intensité lumineuse est faible. La source sonore, inaudible au visiteur, est un montage de minutes de silences commémoratives de différents événements particulièrement marquants de ce début de 21e siècle. Face à la multitude souvent de mise lors de ces minutes de recueillement dites « de silence », la captation sonore retranscrit un grouillement qui, au travers du dispositif, fait légèrement vibrer le néon, provoquant une sorte de tremblement lumineux.
La disposition des néons, variable en nombre et en dimensions, reprend du bas vers le haut, celle de faits historiques qui seraient placés sur une frise chronologique.
Selon certaines sources, très disparates à ce sujet, ce type d’hommage populaire était originellement d’une durée de deux minutes, à savoir, une minute pour les morts et une minute pour les vivants. Le chrono gramme d’activation de la pièce reprend en quelque sorte ce principe. Suivant la chronologie des faits, les néons se mettent à vibrer indépendamment avant de s’éteindre ou de s’allumer selon un cycle bien défini. Cette temporalité entre apparitions et disparitions évoque à sa manière une citation de Maurice Blanchot, « Qui veut se souvenir doit se confier à l’oubli », à laquelle le titre de la pièce est emprunté.
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Sylvain Fraysse est né en 1981 à Olemps (Aveyron), il vit et travaille à Sète.
Il étudie à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Toulouse (actuelle isdaT), où il est diplômé en 2006. Résident des Ateliers de Sérignan jusqu’en 2009, il passe quatre années en Espagne. De retour en France en 2012, il est représenté par la Galerie Vasistas à Montpellier. Plusieurs de ses œuvres sont dans les collections publiques françaises, comme à Carré d’Art à Nîmes ou au Frac Occitanie Montpellier depuis 2009.
« Sylvain Fraysse puise son iconographie sur le web et dans sa vie quotidienne : il en compose des simulacres d’autofiction, sans narration linéaire, qui suscite un sentiment de solitude inhérent à la réception constante d’un flux massif et croissant d’images. Résolument ancré dans la culture rock et alternative des années 1990 et dans la littérature américaine de la génération X, les œuvres de Sylvain Fraysse procurent une forme de romantisme subversif désuet. » (Source : Carré d’Art.) Plus récemment, c’est par l’intermédiaire de la gravure et d’installations sonores qu’il questionne notre rapport aux images et à leur temporalité.
Théâtre des 13 vents
Domaine de Grammont à Montpellier
Accès théâtre
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