Bilan plasma

Cassandre Fournet, Valentin Martre, Clément Philippe, Thomas Stefanello

Post_Production 2021

— En partenariat avec l’École supérieure d’art et de design des Pyrénées, l’École supérieure des beaux-arts de Nîmes, l’École supérieure des beaux-arts de Montpellier – MO.CO. Esba, l’Institut supérieur des arts et du design de Toulouse
Du 17 décembre 2021 au 19 février 2022
— Vernissage Jeudi 16 décembre à 18h00

Post_Production est un programme qui favorise l’insertion professionnelle et artistique d’artistes diplômé·e·s des écoles supérieures d’art en Occitanie : une bourse leur est offerte par leur école d’origine, et l’accompagnement et la prise en charge des moyens liés à l’exposition sont assurés par le Frac.

Sous un titre ironiquement inspiré des formulations scientifiques ou médicales, l’exposition Bilan plasma met en scène diverses « constructions » au moyen desquelles les artistes contemporains questionnent les rapports que nous entretenons avec le monde.
L’œuvre d’art peut être parfois exposée avec les moyens (instruments, dispositifs, méthodes) qui rendent compte de son processus de production : car c’est au fond ce dernier qui explicite sa raison d’être, les valeurs qu’elle porte, les interrogations qu’elle voudrait faire naître à l’égard de la société et des usages humains.

Ainsi, l’espace d’exposition qui est celui du Frac se trouve tout d’abord occupé par trois modèles emblématiques de lieux de production, qui ne sont pas à proprement des ateliers d’artiste, mais des structures devenues « hybrides » en s’inspirant d’autres champs de l’activité humaine : une galerie plongée dans le noir où des pierres énigmatiques sont mises en valeur esthétique dans une scénographie lumineuse (Valentin Martre, qui détourne les vitrines marchandes ou muséales, mais aussi l’architecture modulaire), une roulotte de chantier qui contient les outils et montre l’activité d’ouvriers appliqués à transformer des espaces communs (Thomas Stefanello, qui retourne littéralement l’instrument de travail des travailleurs dans l’espace urbain), une tente de chercheur-explorateur aux connotations scientifiques et industrielles, où toutes sortes d’appareils de mesure, d’analyse et de marquage rendent compte d’une confrontation avec les énergies élémentaires de la matière (Clément Philippe). Les œuvres sont de ce fait autant des « objets » (taillés, modelés, coupés, broyés, empaquetés, etc.) que des « moyens », suggérés à l’emploi d’un spectateur à son tour impliqué, sinon dans leur appropriation réelle, a minima par son entrée dans ces habitacles de forme et de qualité différentes.
De ce fait, l’espace d’exposition du Frac devient à son tour un « autre » lieu dans lequel sa fonction habituelle de « présentation » n’est pas réduite à la jouissance esthétique (le beau, ou la fonction mimétique), mais collabore à la dimension de production elle-même : les peintures de Cassandre Fournet font bel et bien écho, par leurs sujets – maisons délabrées, cités taguées, caravanes retournées, habitats et éléments naturels en lutte d’occupation –, aux trois types d’espaces qui ont été détournés par les autres artistes. Ses images en renforcent la portée interrogative, confortant leurs suggestions symboliques (par exemple les diverses dimensions temporelles des trois « modèles », pérennes ou non, mobiles ou non, etc.) ou leurs connotations ironiques, leur poésie singulière et pourtant partageable par tous.
L’exposition Bilan plasma est finalement à aborder comme un « feuilletage » des fonctions sociales véhiculées par les objets et les appareils. On trouve alors de multiples « modes d’existence » dans les œuvres qui, loin de s’exclure, coexistent et se renforcent, nous apprenant à poser autrement les relations entre les êtres, animés, inanimés, techniques, technologiques, tous en vérité issus du même « plasma » inaccessible, au bilan impossible.

Emmanuel Latreille, directeur du Frac, commissaire de l’exposition

Des notices écrites par des critiques sur les travaux des quatre artistes sont également disponibles pour une appréhension plus fine des œuvres.)

 

 

Post_Production 2020
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— Découvrez en téléchargement les textes critiques commandés pour l’exposition
Cassandre Fournet et l’Archéologie du quotidien, par Jérôme Carrié
Valentin Martre, Tout se transforme ou se déforme, même l’informe, par Karin Schlageter
Thomas Stefanello, par Stefania Callandro
Clément Philippe, par Grégoire Prangé

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