PARACOSME

Le Gentil Garçon

Du 20 septembre au 17 novembre 2019
— Vernissage jeudi 19 septembre 2019 à 18h00

Le Frac invite Le Gentil Garçon pour une exposition personnelle à Montpellier.
Présent dans les collections du Frac depuis 2008 avec plusieurs œuvres présentées lors de La dégelée Rabelais (2008) et d’autres réalisées lors de ses voyages autour du monde (notamment le formidable film Chronique du monde d’avant produit au Japon en 2013), Le Gentil Garçon continue son aventure décalée et singulière dans l’art contemporain.

PARACOSME, titre programmatique de son projet global, est l’occasion d’affirmer la spécificité de son travail. La création artistique ne doit pas se contenter de créer des œuvres, elle doit ambitionner d’imaginer un monde ! L’art ne saurait être seulement le moyen d’examiner et de connaître le monde donné, on doit lui concéder le pouvoir d’inventer la réalité, de construire un autre monde.
Ce présupposé s’inscrit à l’encontre de l’idée qu’il n’y a qu’une seule et unique réalité, comprenant celle du sujet humain doté de toutes les facultés pour s’y adapter et en faire usage. Le Gentil Garçon est de ces créateurs qui considèrent au contraire que le réel n’est pas entièrement « garanti », tout prêt pour une utilisation correcte, voire conventionnelle. Il peut, et même doit être construit par chacun, en fonction de son imaginaire propre.
C’est bien ce présupposé qui fait du Gentil Garçon – au pseudonyme tellement antinomique avec la réalité actuelle – un artiste à part dans la création artistique. Que le monde ne soit pas entièrement décidé en dehors de l’engagement de chacun est une « innocence » qui est, aujourd’hui, à peine audible.
PARACOSME est une grande installation qui donne à voir l’entier processus de production d’un film. Décors, personnages, médiums, tout est déployé dans l’espace d’exposition. Le film lui-même est projeté sur trois écrans aux formes très différentes de ceux des salles de cinéma. Circulaire, triangulaire et carré, ces trois écrans affirment la prise en charge physique autant que symbolique de l’espace, à l’appui de l’imagination créatrice. Quant au contenu du film, il engage une méditation poétique sur l’origine des êtres, sur les conditions invisibles (mais non insaisissables) d’un monde à inventer.
Réaffirmer le pouvoir de l’imagination créatrice n’est pas simple dans le déferlement réaliste que promeut l’art de notre époque. Archives, documents, espaces donnés, participation sensible et expérience immersive ne laissent que peu de place aux fonctions imaginaires et symboliques. C’est, avec Le Gentil Garçon, l’engagement radical pour une révision de cet équilibre qu’accompagne aujourd’hui le Frac.

Emmanuel Latreille
Directeur du Frac OM

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