Tournages en cours

Le Point de vue des artistes

Une série de films sur la collection du Frac OM
— Avec le soutien du ministère de la Culture et la complicité d’Occitanie films

2022-2023 : années anniversaires du Frac OM et des fonds régionaux d’art contemporain. Pour marquer 40 ans de soutien à la création, le Frac OM produit une série de films sur les œuvres et les artistes de la collection. Sélectionnés parmi 70 candidatures, six réalisateurs tournent en ce moment des films courts à découvrir sur le site du Frac en 2023, et dans le cadre d’événements publics.

— Les films en production
Lucien Pelen
, par Aloïs Aurelle
Gérard Lattier, par Cyndie Olivares et Sébastien Casino
Valérie du Chéné, par Claire Lacabanne-Estines et Adrien Canto
Carmelo Zagari, par Clara Petazzoni
Yo-Yo Gonthier, par Marilina Prigent
Gregory Forstner, par Gilles Thomat

 

— Aloïs Aurelle : Lucien Pelen
Lucien Pelen est photographe. Il a fait de la Lozère où il vit, un terrain d’expérimentations : les paysages servent de cadre à ses images, il y met son corps en scène et à l’épreuve pour produire des autoportraits sans trucage, qui déjouent les lois de la pesanteur, assument les prises de risque et privilégient un certain lyrisme.
Alors que l’artiste s’est éloigné des circuits traditionnels de production et d’exposition, Aloïs Aurelle entreprend d’aller le filmer sur ses terres, à la découverte des paysages qu’il a arpentés, escaladés ou survolés – l’artiste pratiquant indifféremment la photographie, le parapente et l’escalade. Dans cette discipline, « exposé » se dit d’un passage ou d’une voie dangereuse en cas de chute. En transposant judicieusement la définition dans le monde de l’art, le réalisateur nous interroge : un artiste qui ne produit pas une œuvre artistique au sens de l’institution n’en reste-il pas pour autant un artiste ?

— Claire Lacabanne-Estines et Adrien Canto : Valérie du Chéné – Les Plongeurs de Corte (Collection Frac Occitanie Montpellier)
Pour la première fois en duo, Claire Lacabanne-Estines et Adrien Canto souhaitent donner vie à une série de peintures réalisées par Valérie du Chéné en 2004 (24 gouaches sur papier). Leur projet consiste à mettre les peintures en mouvement et à en faire une œuvre sonore. Leur objectif est double : transposer l’œuvre dans une autre temporalité et ce faisant lui accorder un nouveau statut, mais aussi faire de son auteure un portrait en filigrane. Ainsi, le duo donnera la parole aux personnages peints en s’inspirant du rapport intime et personnel que l’artiste entretient avec le langage, et de la façon dont elle en joue dans ses propres œuvres.

— Cyndie Olivares et Sébastien Casino : Gérard Lattier – L’Histoire du calu qui plongeait dans les gouffres
Trois plans-séquence pour raconter une peinture en triptyque de Gérard Lattier, L’Histoire du calu qui plongeait dans les gouffres. Familiers de l’œuvre du peintre nîmois, Cyndie Olivares et Sébastien Casino mettent en scène le « calu », sorte de fou du village, au sens d’inconscient et téméraire, dont Lattier a fait le héros de son tableau : durant l’entre-deux-guerres, dans une société en reconstruction, le calu affronte la misère, le manque et la faim. Le choix des réalisateurs est motivé par la transposition possible de l’histoire à notre époque, et par le caractère universel et intemporel de son sujet : ce que la misère sociale implique et provoque sur les corps et les individus. Un film teinté d’humour, tourné dans le cadre majestueux du pont de Ruoms sur l’Ardèche et de l’église Saint-Pierre-aux-liens à Gignac. Avec la participation d’habitant·es d’Occitanie et la voix de Gérard Lattier.

— Clara Petazzoni : Carmelo Zagari
Fascinée par l’univers que le peintre déploie sur ses toiles pétries de ses origines italiennes – un pays où il n’est cependant jamais allé –, de références à la commedia dell’arte, aux marionnettes, et à son histoire familiale, Clara Petazzoni propose une immersion dans la peinture en filmant l’artiste à l’atelier. En choisissant de filmer Zagari, la réalisatrice souhaite montrer comment les histoires intimes irriguent l’œuvre d’un artiste ; et au-delà, en quoi la démarche d’un peintre qui crée en organisant des objets sur une toile s’apparente au geste d’un metteur en scène de cinéma. Double portrait en perspective.
La réalisatrice prolongera ce projet avec la réalisation d’un long métrage documentaire.

— Marilina Prigent : Yo-Yo Gonthier – Le nuage qui parlait (œuvre collaborative et participative depuis 2011)
Entre 2011 et 2013 à Saint-Denis (Île-de-France), avec près de deux cents participants, Yo-Yo Gonthier a construit une structure volante, sorte d’aérostat de huit mètres de long dénommé « Le nuage qui parlait ». Des paroles récoltées furent brodées sur l’engin, d’autres ont résonné dans une installation sonore. Depuis, le Nuage poursuit son chemin.
Marilina Prigent souhaite s’inscrire dans la continuité en prolongeant le voyage du Nuage à travers la réalisation d’un film fictionnel. Elle tissera son film à partir du matériel qui a précédé l’œuvre – archives, carnets de croquis, gravures et dessins de Y. Gonthier – et de la collecte d’une mémoire orale : les témoignages de ceux qui, entre 2011 et 2013, ont pris part au projet. En réitérant sa démarche, la réalisatrice révélera les processus de création de l’artiste tout en nourrissant ses propres questionnements autour de la transmission et de la mémoire.
Son film se présente comme la possibilité d’offrir une nouvelle apparition au Nuage.

— Gilles Thomat : Gregory Forstner
Suivant un « principe » éprouvé – format court, sans parole, concentré sur le geste de l’artiste et les étapes de création d’une œuvre –, Gilles Thomat filme le peintre Gregory Forstner dans son atelier. En cherchant à s’effacer le plus possible derrière la caméra, le réalisateur offrira au spectateur la meilleure place, de manière à capter son attention, en veillant à ne plus la perdre. Il s’agit de nous plonger dans une expérience sensorielle en nous laissant la libre interprétation de l’œuvre en train de se faire. Une gageure, quand on sait combien le peintre d’origine autrichienne, qui a longtemps vécu aux États-Unis avant de s’installer à Montpellier en 2018, amateur de nage en eau libre, aime au travers de sa peinture à questionner les autres autant que lui-même.
G. Thomat envisage de réaliser une version longue de son film.

Lire la suite Replier
Partager l’information